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3. Les différents éléments de l'enceinte
 
a. Les terrées

 

 
L'édification d'une enceinte terrassée est caractéristique de l'architecture militaire du Hainaut. En outre, la fortification de terre offre de nombreux avantages. Ces terrées, très larges et très massives pouvaient en effet résister à l'action de tout engin de siège. De plus, l'élasticité de la terre rendait inopérant l'impact des projectiles utilisés à l'époque. On ne peut donc considérer l'absence de tours et de murs comme une marque d'un retard.
 
A Chièvres, cette terrée atteignait au moins cinq mètres de haut. Au sommet de celle-ci était aménagé un chemin de ronde couvert de branchages pour éviter qu'il ne devienne boueux. Pas de murailles ni de tours des palissades servaient de garde-corps et des "tourelles" ou "guérites" de bois, parfois pourvues d'une cheminée, assuraient un minimum de confort aux guetteurs.
 
b. Le fossé et les équipements hydrauliques
 
Le rôle du fossé est primordial. C'est lui qui constitue l'obstacle majeur, empêchant l'assaillant d'arriver au contact des défenseurs.
 
Vers le nord de la ville, le cours de la Hunelle devenait marécageux. Il était aussi possible d'inonder les alentours immédiats de la ville depuis le nord jusqu'au sud-est. Les ingénieurs construiront à cet effet un système de barrages et de vannes sur la Hunelle qui permettent d'inonder certaines zones. Au sud, on va élaborer un système d'alimentation du fossé par dérivation de la Hunelle. A l'ouest, la pente relativement forte causait des difficultés. La régulation du débit des eaux y fut assurée par la construction d'un dos d'âne, ouvrage de génie hydraulique. Les dos-d'âne, c'est-à-dire les barrages, établis en travers des fossés et pourvus de vannes permettant d'augmenter ou de diminuer le débit des eaux, seront, après les portes, les premiers ouvrages à être construits en pierre.
 
c. Les portes
 
Jusqu'en 1415, les seuls édifices de pierre sont les trois portes de la ville portes dites de Saint-Martin, de Notre-Dame et de Saint-Jean. Des comptes communaux nous font connaître, en 1388, l'achèvement des portes de Notre-Dame et Saint-Jean.
 
Ces portes sont de simples parallélépipèdes rectangles avec entrée charretière, dépourvus de tout organe de flanquement et couverts, dans un premier temps, de chaume. Certaines de ces portes possédaient un pont-levis.
 
Importants bâtiments en pierre, elle jouaient un rôle majeur dans la vie de la cité car elles constituaient des entrepôts tout désignés.
 
Délabrées au XVIIème, rétablies au XVIIIème, ces trois portes sont rasées. La porte Notre-Dame sera démolie en avril 1786, celle de Saint-Martin en mars 1796, celle de Saint-Jean en avril 1809.
 
d. Les murs
 
En 1436, d'importants travaux d'entretien et de modernisation sont en cours sur les fortifications chièvroises. Cependant, dès 1411, des terrassements aménageaient sur les remparts des emplacements réservés aux batteries de l'artillerie de la place. Deux canonnières rondes, qui percent encore la muraille au sud-ouest, montrent la volonté d'adapter la défense à cette innovation qu'est l'artillerie de place. On soulignera cette adaptation précoce de la défense aux armes nouvelles.
 
e. Les tours
 
C'est vers 1430-1440 que l'enceinte dut se doter de tours car, en 1436, Philippe le Bon diminue la part d'aide due par Chièvres à raison des dépenses engagées par la ville pour sa défense.
 
Les tours étaient vraisemblablement construites selon le même modèle. De plus, comme les murs, elles allient pierre et brique avec correspondance entre la nature et le niveau de la pierre du mur et des tours. Tous ces ouvrages ont un plan en fer-à-cheval présentant un haut soubassement en moellons de calcaire et de grès, avec chanfrein; et deux niveaux en brique et pierre de taille.
 
 

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